L’infirmière scolaire assure un rôle de prévention et de premiers soins dans le milieu de l’éducation.
En lien avec la santé et l’aide aux jeunes, cette profession connaît une vraie pénurie. Toutes les écoles, collèges ou lycées ne disposent pas d’une IDE (infirmière diplômée d’Etat) scolaire, à plein temps.
Seules les plus grandes structures scolaires y ont droit. Certains établissements n’ont que des plages de permanence certains jours par semaine.
Pour exercer en tant qu’infirmier·ère scolaire dans l’Ministère de l’Éducation nationale, il n’y a plus systématiquement de
concours de catégorie B. L’entrée peut aujourd’hui se faire par
détachement, mutation ou recrutement parmi les titulaires du diplôme d’État d’infirmier·ère, selon les académies. Une mobilisation renforcée en faveur du
recrutement est en cours pour pallier les nombreuses vacances de postes.
Les missions de prévention de l’infirmière scolaire
Le métier d’infirmier·ère scolaire s’exerce auprès de plus de
12 millions d’élèves, dans les écoles, collèges et lycées. Le nombre
de professionnel·le·s est estimé à environ 10 000 à 12 000, alors que les besoins couvriraient un nombre bien plus élevé, ce qui crée une forte tension sur ce secteur.
La mission de l’infirmière scolaire est vaste. A la différence des autres IDE qui sont dans le domaine curatif, elle agit principalement au niveau préventif, pour aider les élèves à rester en bonne santé.
L’infirmière scolaire peut entretenir une relation privilégiée, avec les élèves. Au sein d’un collège ou d’un lycée, elle peut mener des actions de prévention sur des thèmes qui touchent les adolescents :
- La contraception. L’infirmière scolaire peut intervenir dans les classes, pour parler des différents moyens de contraception ou assurer une distribution de préservatifs gratuite. En cas de comportement à risque, elle l'infirmière scolaire peut administrer la contraception d'urgence à l'élève pour éviter une grossesse non désirée. Un décret simplifie les modalités de délivrance de la contraception d'urgence par les infirmiers scolaires.
- Les conduites addictives. Les jeunes consomment de plus en plus de tabac, de l’alcool ou de la drogue, ce qui peut faire des ravages sur un corps en pleine croissance. L’IDE scolaire peut lancer des campagnes de prévention.
- Le harcèlement scolaire. L’infirmière a pour rôle de se préoccuper de la santé morale des élèves. Des situations d’exclusion ou de rejet scolaire peut entraîner des troubles comme des dépressions. L’infirmerie est donc un lieu d’écoute confidentielle.
- L’alimentation. Troubles du comportement alimentaire, mauvaise hygiène de vie… l’infirmière peut travailler en partenariat avec l’équipe de restauration et une diététicienne, pour proposer une nourriture équilibrée à la cantine.
Sans la présence des parents et des professeurs, la parole est libre, d’autant plus que l’infirmière est soumise au secret professionnel.
En plus de son rôle central en matière de prévention, l’infirmière scolaire assure un accompagnement personnalisé des élèves en situation de fragilité.
Elle reçoit les jeunes souffrant de maladies chroniques, de handicaps ou de troubles psychologiques, et participe à la mise en place de PAI (Projet d’Accueil Individualisé) ou de PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé), en lien avec les familles, les enseignants, le médecin scolaire et l’équipe éducative.
Cette coordination permet d’adapter la scolarité aux besoins de l’élève et de favoriser son inclusion.
L’infirmière scolaire peut également intervenir en cas de crise ou de situation exceptionnelle : malaise, blessure, suspicion de maltraitance ou événement traumatisant survenu dans l’établissement.
Elle agit avec calme et discernement, en alertant les services compétents si nécessaire. Dans certaines situations, son rôle de repérage est fondamental, notamment pour détecter des signes de mal-être, de décrochage scolaire ou de violence intrafamiliale.