Traitement de l’infirmière dans la fonction publique hospitalière

Accueil
La rémunération de l’infirmière
Traitement dans la fonction publique

Le traitement indiciaire d’une infirmière fonctionnaire

Dans la fonction publique hospitalière, le salaire d’une infirmière est appelé traitement indiciaire. Il est calculé à partir d’un indice majoré correspondant à un grade et un échelon dans une grille salariale nationale. À ce traitement de base s’ajoutent de nombreuses primes et indemnités (nuit, dimanche, Ségur, etc.) qui constituent une part importante de la rémunération globale.

Depuis la revalorisation du Ségur de la santé et les mises à jour régulières des grilles, le traitement a été progressivement relevé pour reconnaître la responsabilité, la technicité et la pénibilité du métier. Toutefois, la rémunération reste étroitement liée à :

l’ancienneté (passage d’échelon) ;
les changements de grade (classe normale, supérieure, exceptionnelle…) ;
le poste occupé (soins généraux, spécialités, encadrement) ;
les horaires de travail (nuit, week-end, jours fériés).

Comprendre le traitement indiciaire permet de mieux lire sa fiche de paie et d’anticiper son évolution de salaire au fil de la carrière.

Grilles indiciaires et progression de carrière

Les infirmières de la fonction publique hospitalière sont des agents de catégorie A. Elles sont réparties dans différents grades (infirmier en soins généraux, infirmier en soins critiques, cadre de santé, infirmier en pratique avancée, etc.), chacun comportant plusieurs échelons.

À chaque échelon correspond un indice majoré. Le traitement brut est obtenu en multipliant cet indice par la valeur du point d’indice (commune à toute la fonction publique). Le passage d’un échelon à l’autre se fait :

soit de manière automatique après une certaine durée de services ;
soit de manière accélérée dans certains cas (ancienneté conservée, reclassements, reprises de services).

La progression de carrière est donc structurée mais progressive : plusieurs années peuvent séparer deux échelons. En fin de carrière, l’écart de traitement entre une infirmière débutante et une infirmière en haut de grille est significatif, surtout lorsqu’on ajoute les primes d’ancienneté et de service.

En parallèle, il est possible :

de passer des concours internes ou de suivre une formation spécialisée (IADE, IBODE, puéricultrice) ;
d’accéder à des fonctions d’encadrement (cadre de santé, cadre supérieur, direction des soins) ;
de bénéficier de revalorisations statutaires décidées au niveau national.

Primes, indemnités et impact du Ségur de la santé

Le traitement indiciaire n’est qu’une partie de la rémunération. Dans le secteur public, la paie de l’infirmière est complétée par de multiples primes et indemnités qui reflètent la réalité de ses conditions de travail.

La prime Ségur

Mise en place à la suite du Ségur de la santé, cette prime vise à revaloriser durablement le salaire des soignants. Elle est versée à la plupart des infirmières de la fonction publique hospitalière et vient s’ajouter chaque mois au traitement de base. Elle peut être intégrée progressivement dans le traitement indiciaire via des revalorisations statutaires.

Les primes liées aux horaires

Prime de nuit : majoration du travail effectué sur des plages nocturnes.
Prime de dimanche et jours fériés : compensation des gardes sur ces jours particuliers.
Indemnités pour horaires décalés ou travail en 12 heures.

Autres primes et indemnités

Indemnité de sujétion spéciale pour tenir compte des contraintes du service hospitalier.
Primes de service, versées annuellement selon l’engagement, l’évaluation et l’ancienneté.
Primes spécifiques à certains services (soins critiques, urgences, blocs opératoires…).

Au final, la différence entre traitement indiciaire et salaire net perçu peut être importante, en fonction de la structure, du service, des horaires et des primes cumulées.

Infirmières spécialisées et services techniques

Bonifications et particularités selon les services et les territoires

Certains postes donnent droit à des bonifications indiciaires ou à des primes supplémentaires afin de reconnaître la complexité des soins, les responsabilités ou les difficultés de recrutement.

Services techniques et soins critiques

Travailler dans des services comme la réanimation, les soins intensifs, la néonatalogie ou le bloc opératoire implique une technicité élevée, une surveillance continue des patients et une forte charge mentale. Ces postes peuvent ouvrir droit à :

des primes spécifiques liées au type de service ;
des formations complémentaires valorisées dans le parcours professionnel ;
des perspectives d’accès à des spécialisations (IBODE, IADE…).

Gériatrie, psychiatrie et secteurs en tension

Les établissements de gériatrie, d’EHPAD et de psychiatrie connaissent parfois des difficultés de recrutement. Des bonifications ou dispositifs incitatifs (primes, engagement de servir, aides au logement…) peuvent être mis en place localement pour rendre ces postes plus attractifs.

Exercice en périphérie ou zones sous-dotées

Dans certaines zones géographiques (ruralité, périphérie de grandes villes, outre-mer), des mesures spécifiques peuvent exister pour attirer des infirmières fonctionnaires :

primes liées à l’éloignement ou à la pénurie de professionnels ;
accompagnement pour l’installation (logement, crèche, etc.) ;
perspectives d’évolution rapide vers des postes de référent ou d’encadrement.

Ces dispositifs varient selon les régions et les établissements. Il est donc utile, avant de postuler, de se renseigner auprès des services RH ou des directions des soins pour connaître les avantages proposés.

Bien lire sa fiche de paie et anticiper son évolution

La fiche de paie d’une infirmière fonctionnaire peut paraître complexe au premier abord : traitement indiciaire, supplément familial, primes, indemnités, retenues… Pourtant, quelques repères simples permettent de mieux la comprendre.

Les éléments principaux de la fiche de paie

Traitement indiciaire brut : correspond à l’indice majoré multiplié par la valeur du point.
Supplément familial de traitement : pour les agents ayant des enfants à charge.
Primes et indemnités : Ségur, sujétion, nuit, dimanche, service, etc.
Retenues : cotisations retraite, CSG, CRDS, mutuelle, prévoyance, etc.

Construire son projet de carrière

Comprendre son traitement dans la fonction publique permet aussi de :

visualiser son évolution de salaire à moyen et long terme ;
identifier les formations et spécialisations qui améliorent la rémunération ;
choisir entre rester dans les soins généraux, se spécialiser ou évoluer vers l’encadrement ou d’autres fonctions.

En fonction de ses priorités (rémunération, équilibre vie pro / perso, technicité, encadrement), chaque infirmière pourra arbitrer entre les différentes opportunités offertes par la fonction publique hospitalière et, éventuellement, un passage ultérieur vers le privé ou le libéral.